Voilà, c'est bon, vous avez fini de vous moquer du titre de mon article ? Vous êtes méchants. Remarque, ça tombe bien, vous collez au sujet de l'article comme ça. En effet, aujourd'hui et déjà depuis un petit moment, j'ai envie de vous parler de cette fascination de plus en plus grandissante pour les personnages de cinéma ou de séries qui penchent plus du côté obscure. Vous remarquerez que, dans une histoire, on attache beaucoup d'importance au héros, le gentil héros, celui qui va ramener la paix, les arcs-en-ciel et les papillions là d'où il vient. En général, le destin de ce personnage est fortement lié à celui d'un autre, qui a souvent des ambitions totalement antagonistes à celles du héros. Si je vous pose la question "pourquoi le héros ?", et bien la réponse c'est "parce que le méchant". Et la réciproque est souvent juste également. Et vu qu'aujourd'hui, on a tendance à plus s'intéresser à cette autre personnage, analysons son utilité et son rôle avant d'attaquer le coeur du sujet.

 

Pourquoi le méchant ?

Si vous avez suivi mon raisonnement jusque là, bah déjà je vous félicite, 50 points pour Griffondor ! La réponse est donc "parce que le héros/gentil". En effet, l'utilité principale d'un méchant dans une fiction ou autre, c'est que ce personnage serve de faire-valoir au héros. Il est un point de comparaison essentiel qui nous permet de distinguer les valeurs que défend le héros et celles que défend le méchant. Et ça Disney l'a très vite et bien compris, puisqu'il a exploité le filon en développant la chose et en incorporant une morale dans chacune de ses oeuvres. Cette morale, c'est la conséquence de la rencontre entre le héros et le méchant, et c'est cette distinction de valeurs qui en est la source. Après, chacun est libre d'interpréter la morale comme il l'entend. 

Kim Jong-un n'a qu'à bien se tenir !

Kim Jong-un n'a qu'à bien se tenir !

Le deuxième rôle du méchant, c'est celui de but. C'est bien pratique pour jouer au foot un méchant, on a tous envie de shooter dedans. Non plus sérieusement, si le héros en vient à rencontrer le méchant, c'est parce qu'à un moment X ou Y, il en a fait son but direct ou indirect. Un exemple de méchant comme but direct, ceux des James Bond (je vais finir par vous en écoeurer). C'est un méchant, donc on lui pète la gueule et pis c'est tout. Un exemple de but indirect, Lord Farquaad dans Shrek. Notre ogre vert favori en fait son but uniquement pour restaurer la tranquilité dans son marais (au moins au début). Enfin bref, de toute façon vous saviez déjà ce qu'est un méchant, on a tous grandi avec, peu importe où on les a rencontrés. Et nous les remercions parce que grâce à eux, nous sommes plus ou moins meilleurs qu'eux (j'ai bien dis plus ou moins).

 

Maintenant qu'on cerne mieux le méchant, on va attaquer le coeur de l'article. En intro, je vous disais que notre fascination pour eux était de plus en plus grandissante. Alors qu'on est sensé les rejeter, s'en servir comme représentation de ce qu'on veut le moins devenir, on se mettrait à les kiffer ? 

 

Pourquoi cette fascination ?

Ça tient en un mot que tous ceux qui ont étudié la tragédie en français au lycée connaissent forcément, la CATHARSIS. Vous vous souvenez, autrefois, les gens allaient voir des tragédies car cela leur permettait de se purger en voyant le mal que décrivaient ces pièces de théâtre. En quelque sorte, c'est ce qu'on appelle un mal pour un bien. Ne fait-on pas exactement la même chose lorsque l'on regarde certaines séries, certains films, ou que l'on joue à des jeux-vidéos ? Non messieurs-dames, ça ne rend pas violent, en revanche, la connerie et l'ignorance font beaucoup plus de ravages. On va donc observer cette catharsis dans des oeuvres contemporaines que l'on connait tous, et je vais vous prouver que nous aimons les méchants aussi. 

 

"Une fascination grandissante" 

Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder ce que nous offre les productions récentes. Game Of Thrones, si ça c'est pas une référence contemporaine du registre tragique, qu'on me coupe la tête ! Du sang, des familles de puissants qui se déchirent, de l'adultère, de la consanguinité. Georges R. R. Martin (l'écrivain des livres Game Of Thrones) n'a rien inventé, Sophocle a déjà fait tout le boulot, Jojo a juste ajouté des dragons et un nain (qu'on adore tous d'ailleurs). Autre production à venir, Suicide Squad. Une team remplie de méchants de l'univers DC Comics avec notamment Will Fucking Smith qui incarnera DeadShot. 

Même s'il n'est pas sur la photo, je rappelle que Jared Leto incarnera le Joker (juste ça) !

Même s'il n'est pas sur la photo, je rappelle que Jared Leto incarnera le Joker (juste ça) !

Citons également la série Aquarius qui retrace les méfaits de Charles Manson, l'un des plus terribles tueurs en série des années 60-70, Narcos sur le plus célèbre trafiquant de drogue de tous les temps, Pablo Escobar. Bref toutes ces productions témoignent de notre envie de voir ce genre de personnages de plus en plus présents à l'écran. Et si vous avez bien suivi, tout ça dans un seul but, se purger. Bon d'un autre côté, quand on voit les horreurs que décrivent les JT quotidiennement et qui elles, sont bien réelles, on peut se dire que ça peut suffire, mais bon, l'humain est foutrement tordu.

Si les méchants ont des productions qui leurs sont entièrement dévouées, on continue de les voir se prendre de sacrés dérouillés par nos héros préférés. Ils morflent, mais ils savent se défendre aussi, et heureusement j'ai envie de dire. Ça contribue à ce que j'appelle l'effet Joker.

 

L'effet Joker 

Dans mon article sur Les Dissociés de Suricate, je vous avais parlé de l'effet Fight Club (ça fait classe de parler d'effet <insérer le nom d'un personnage ou d'un film>, là je dois passer pour un gros prétentieux auprès de vous). Bref ici, ce que j'appelle l'effet Joker (rien à voir avec le jus d'orange), c'est cette relation entre un héros et un méchant qui nous permet de nous identifier plus facilement au héros. Explication : l'éternel rival de Batman c'est le Joker (ça serait bien de suivre un peu au fond de la classe là !!). Le Joker arrive toujours à échapper à l'homme chauve-souris et c'est l'un des rares à souvent le mettre dans la difficulté. On pourrait même aller jusqu'à dire que le Joker est à Batman ce que la kryptonite est à Superman (ou ce que Maître Gims est à la chanson française lol). Il n'y a que lui qui peut le rendre aussi faible. Et bien ce sont ces moments de faiblesses du héros qui vont nous rapprocher de lui. C'est bien beau de voir un gars qui triomphe toujours mais on sait très bien que dans la vie, on ne peut pas toujours gagner. C'est donc ça l'effet Joker. Cette faiblesse du héros créée par le méchant va rendre les 2 personnages plus crédibles et nous permettre de nous identifier plus facilement au héros ... ou au méchant !

"Why so serious ?"

"Why so serious ?"

Dernier point que j'évoquerai dans cet article, c'est la recrudescence de productions uniquement basées sur un personnage à caractère pas très socialement adapté et pas très gentil. En d'autres termes, l'antihéros semble avoir de plus en plus la côte. 

 

L'antihéros

Là aussi, c'est quelquechose que tout lycéen doit connaître. L'antihéros c'est ce personnage qui incarne des valeurs contraires au bonnes moeurs et qui est au centre d'une oeuvre. Et la série qui a lancé cette mode de l'antihéros à mon goût, c'est Breaking Bad. Pour ceux qui n'ont pas eu le temps ou qui faisaient je sais pas quoi ces 5 dernières années, cette série suit le parcours de Walter White, prof de chimie dans un lycée médiocre d'Albuquerque, à qui on va diagnostiquer un cancer des poumons. Étant bienveillant auprès de sa petite famille, il ne veut pas qu'elle se retrouve dans la nécessité (la "mierda" en d'autres termes) une fois que lui aura rejoins David Bowie et Michel Galabru. Avec l'un des ses anciens élèves qui a mal tourné, Jessie Pinkman, il décide de se mettre à fabriquer de la bluemeth, une drogue très en vogue dans le coin. Qui a dit que la chimie c'était barbant ? Bref de fil en aiguille, Walt, qui prendra le surnom de Heisenberg, va devenir un gros trafiquant de drogue. On assiste dans cette série à la chute d'un personnage modeste et banal vers les Enfers. Et depuis le carton de cette série (considérée comme l'une des meilleures de tous les temps), on ne cesse de rencontrer ce genre de personnage. Sons Of Anarchy, une série sur un crew de biker du même nom en est aussi un exemple, Dr House, même si moins récent, en est un bon aussi.

"I am the one who knocks !"

"I am the one who knocks !"

Conclusion, dans une oeuvre, il ne faut pas directement rejeter le méchant et l'ignorer, il est une pièce maitresse de l'oeuvre. Sans lui, pas de héros. Notons également que ce méchant peut également être une facette d'un personnage bien plus complexe, qui cherche à cacher ses véritables intentions. Je fais ici clairement référence à des personnages tels que celui du Professeur Rogue dans Harry Potter. Un personnage tout simplement génial et inspirant que le non moins talentueux Alan Rickman aura interprété avec brio. Son visage sera à jamais ancré dans nos mémoires. 

Un personnage qui nous a tous fait grandir.

Un personnage qui nous a tous fait grandir.

J'achève donc ici cet article sur les méchants. Si vous ne vous êtes pas endormi avant la fin, je vous propose de le partager, de le commenter, votre avis m'intéresse grandement. Et n'oubliez pas, il faut parfois regarder ailleurs pour regarder où il faut !

Retour à l'accueil